Ouvrir une entreprise de location de voitures : Les 11 pièges à éviter.

Obliger vos clients à payer un jour de réservation supplémentaire ou à revoir toute leur organisation parce que votre agence est fermée le weekend ? Ça, c’est bien le type d’erreur dont il vaut mieux se passer quand on ouvre une agence de location de voitures. Afin de mettre toutes les chances de votre côté, voici les pièges que l’on vous conseille d’éviter en tant que loueur de véhicules. 

1. Choisir un emplacement par facilité plutôt que par stratégie 

A l’heure où les prix de l’immobilier et du foncier ont tendance à flamber, vous pourriez être tenté de sauter sur le premier local venu qui rentrerait à peu près dans votre budget. Il y a cependant des éléments indispensables à prendre en compte pour bien choisir votre emplacement : 

  • Faut-il par exemple prendre une navette pour aller de l’aéroport à votre local commercial situé en centre-ville, puis une autre pour rejoindre le parking et réaliser l’état des lieux ? C’est vos clients qui vont être ravis de se faire balader d’un endroit à un autre avec leurs potentielles valises…  Avant de signer un quelconque bail de location, la première question à se poser est de savoir s’il y a un espace pouvant correspondre à une aire de parking, à proximité immédiate de votre local commercial.
  • Si on parle de navette, c’est peut-être que votre agence se trouve un peu loin des hubs par lesquels transitent vos clients potentiels. Bien choisir sa zone d’implantation géographique est primordial. Pour résumer, il vous faut être là où vos prospects se trouvent : proche d’un aéroport, d’une gare, d’une marina, et pas forcément dans les lieux touristiques ou les centres d’affaires, où vos clients se rendront justement avec leur véhicule de location. 

  • S’il faut être là où vos prospects ont besoin de vos services, il vaut mieux éviter de vous retrouver trop proche de vos concurrents, afin de ne pas tenter votre clientèle. 

  • Préférez un emplacement à proximité des grands axes afin que votre enseigne soit bien visible du plus grand nombre, cela vous permettra de gagner naturellement en visibilité et de susciter des visites ou prises de contact

2. Voir trop petit ou trop grand 

C’est la haute saison touristique, les trois véhicules de votre flotte sont déjà sur les routes et quelques vacanciers retardataires vous contactent pour savoir si vous pouvez les dépanner… Si c’est le cas, c’est qu’il y a clairement une pénurie de voitures de loc’ sur votre marché et qu’il faudrait sans doute redimensionner votre parc auto pour répondre à la demande. 

Si par contre vous avez misé sur une forte demande et que votre taux de rotation frôle pourtant le plancher 99% du temps, cela signifie sans doute que vous avez eu les yeux plus gros que le ventre. 

💡Ce qu’il faut retenir : on ne constitue pas sa flotte au talent, une étude de marché un peu bâclée peut vous coûter très cher. Avant toute chose, vous devez donc absolument maîtriser la taille de votre marché, qui est fonction de la demande, de la saisonnalité, et du nombre d’acteurs répondant déjà au même besoin. Une fois cela défini, vous saurez alors combien de véhicules acquérir, lesquels et quels tarifs proposer, afin d’optimiser votre taux de rotation, de rentrer dans vos frais et de maximiser votre chiffre d’affaires

3. Sauter l’étape “positionnement concurrentiel”

Dans la même idée que le paragraphe précédent, à part si vous vous apprêtez à devenir le premier loueur de voiture des environs, vous vous exposez à quelques difficultés si vous vous lancez sans avoir étudié la concurrence, ou en la sous-estimant.

C’est également dans l’étude de marché que vous devez réaliser votre étude concurrentielle. L’objectif est d’identifier à la fois vos concurrents directs et indirects, de qualifier leur cible et de mettre à jour leur stratégie, pour pouvoir vous démarquer, et dit plus basiquement, faire mieux !

Arriver la fleur au fusil dans un environnement ultra concurrentiel trusté par des loueurs franchisés ? Plutôt risqué. Par contre, si vous remarquez que l’offre pour la clientèle professionnelle est pour l’instant peu aboutie alors même que ce segment est porteur sur votre territoire, cela peut être une opportunité de viser principalement ces clients d'affaires, avec une offre spécialement conçue pour répondre à leurs besoins : tarifs négociés, location longue… plutôt que d’être l’énième loueur de voiture pour particuliers du secteur, qui plus est sans image de marque différenciante !

4. Choisir la mauvaise forme juridique 

Allons tout de suite droit au but : n’essayez pas de lancer votre agence de location de voitures sous un statut d’auto-entrepreneur. Car si vous êtes confronté à des problèmes financiers, du type de ceux qui font intervenir un huissier, votre patrimoine personnel pourrait être mis à contribution pour éponger vos dettes…

Évitez donc à tout prix le lancement en indépendant et préférez le statut juridique d’EURL (Entreprise Unipersonnelle à responsabilité limitée), de SARL (Société à Responsabilité Limitée), de SAS (Société par actions simplifiée) ou de SASU (idem + Unipersonnelle), bref, de société. Pour résumer, votre responsabilité sera limitée aux apports, vous serez soumis à l’impôt sur les sociétés et pourrez récupérer la TVA. 

5. Prendre l’assurance auto la moins chère 

Il n’y a rien de mal à vouloir faire des économies, surtout quand on lance un projet aussi coûteux qu’une agence de location de voiture. A l’exception de l’assurance ! Dans ce cas, choisir de payer peu de mensualités, pour se retrouver à devoir assumer tous les frais de remise en état suite à un accident, n’est peut-être pas un bon calcul. 

En termes d’assurance pour les loueurs de voiture, l’assurance au tiers représente l’option la plus abordable mais ne vous permettra de couvrir que les dommages matériels ou corporels causés à autrui. En cas d’accident responsable ou d’événement accidentel indépendant de votre volonté, pour être bien dédommagé, mieux vaut opter pour une assurance tous risques, certes plus chère mais plus protectrice !

6. Epuiser sa capacité d’endettement 

Au moment de choisir le moyen de financement de vos véhicules, vous pourriez être tentés d’aller au max de votre capacité d’emprunt bancaire. Il est cependant plus raisonnable de vous laisser la possibilité de faire un prêt futur, en cas de nouvel investissement nécessaire. 

7. Embaucher son petit neveu comme community manager 

Les réseaux sociaux et la communication demandent des compétences particulières et un investissement constant. Alors, même si cela peut dépanner de faire appel à des jeunes supposément plus calés dans l’utilisation des réseaux sociaux, il faut garder en tête que la communication reste un métier.

Au-delà du fait de publier des posts et de créer des story, il est également nécessaire de pouvoir gérer des campagnes publicitaires digitales, de savoir négocier des partenariats avec des influenceurs, de mettre en place une solide stratégie marketing d’acquisition et de conversion, et de savoir quels canaux mobiliser à chaque étape du cycle de vente. Ce n'est donc pas une mission à prendre à la légère. 

💡L’alternative : embaucher un chargé de communication qui pourra être en lien constant avec les autres métiers de l’agence, voire externaliser ce rôle en faisant appel à un freelance. Et si on a les moyens (à anticiper dans le business plan), il peut être utile d’être accompagné par une agence de communication. 

8. Partir en weekend en même temps que tout le monde 

Qu’on se le dise, quand on lance une activité de service, il est important, même indispensable, de bousculer un peu son confort afin de répondre présent quand les clients en ont besoin. Ceux-ci souhaitent effectuer le retour de leur véhicule de location le samedi ou le dimanche : vous devez être ouvert à ce moment-là. Il s’agit ainsi de toujours répondre aux attentes de vos clients, sinon ce seront vos concurrents qui le feront !

9. Continuer à encaisser des chèques 

Si vous voulez vous retrouver avec des chèques en bois, pourquoi pas. Sinon, il vous faudra moderniser l’offre de moyens de paiement proposée à vos clients. Equipez-vous d’un TPE pour le paiement par carte bancaire (vous pouvez en prévoir le coût dans votre prévisionnel financier) et mettez en place une solution de paiement à distance sécurisé acceptant le plus de moyens de paiement possibles. Une transaction facilitée, c’est une réservation de plus réalisée !

10. Ne pas prendre le temps de bien recruter 

Après l’acquisition (ou la location) de votre lieu d’accueil de la clientèle, l’achat (ou la location) de vos véhicules, le choix des logiciels de gestion adaptés, la constitution de votre équipe sera un élément déterminant du bon fonctionnement de votre agence.

Vous pourriez être tentés de sous-staffer afin d’économiser sur les ressources humaines; mais des chargés de clientèle et commerciaux, aux réparateurs et chargés de com’, le service client se doit d’être particulièrement soigné, afin de fidéliser votre clientèle et de l’inciter à vous recommander.

On oublie donc le dépannage du début avec les proches ou le pistonnage : les qualités interpersonnelles sont très importantes, voire une expérience dans le milieu du tourisme, de la vente, de l’accueil client, et encore plus quand il s’agit des salariés faisant face à la clientèle. 

11. Négliger la digitalisation

Fini les tâches chronophages et les fichiers Excel brouillons : du contrat de location à l’état des lieux des véhicules, du planning de location au suivi de l’entretien de la flotte, de nombreux process peuvent aujourd’hui être digitalisés et automatisés, pour plus d’efficacité. Prévoyez donc un petit investissement pour l’acquisition et l’abonnement à des logiciels et outils numériques dédiés : 

  • un outil CRM pour maintenir le lien avec vos prospects et clients 
  • un outil de gestion de planning de location 
  • une application mobile d’état des lieux 
  • la mise en place d’un module de réservation sur votre site internet


 

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